Spot « traitement des effluents »

« France AGRICOLE – 22 Juin 2002 – N° 2942

ELIMINER LA CHARGE POLLUANTE DES EAUX BLANCHES

Dans le cadre du traitement des effluents, le principe des boues activées donne de bons résultats pour épurer les eaux issues du lavage des salles de traite et les effluents de fromageries.

 

Le stockage en fosse puis l’épandage n’est pas la seule façon de se débarrasser des eaux blanches. Leur traitement par aération et décantation trouve sa place là où il n’est pas nécessaire – ou possible – d’installer une grande fosse de stockage. Ce procédé de traitement des effluents intéresse les producteurs de fromages fermiers qui doivent en éliminer des quantités importantes et ne disposent pas toujours de grandes surfaces d’épandage.

1 . Dépolluer sans trop coûter

La fabrication de fromages fermiers génère un litre d’eaux blanches pour un litre de lait transformé, provenant du nettoyage des ustensiles et du local de transformation. Elles contiennent des détergents et quelques résidus de fabrication. Pour répondre à la demande des exploitations de montagne, confrontées à l’élimination de gros volumes d’eaux blanches, le laboratoire Inra de Narbonne a mis au point un système de dépollution qui allie efficacité et viabilité économique.

2 . Aérer puis décanter

Le système SBR (Sequencing Batch Reactor) ou réacteur séquentiel discontinu appartient à la famille des épurateurs à boues activées, souvent utilisées dans le traitement des eaux usées des villes.

A la différence des stations classiques de traitement des effluents, constituées d’un bassin d’aération et d’un décanteur, le SBR n’est composé que d’une cuve unique dans laquelle ces deux opérations sont réalisées successivement. Pendant la phase d’aération, une turbine insuffle de l’air dans un répartiteur perforé, placé dans le fond de la cuve. Tout en brassant le liquide, l’air apporte l’oxygène nécessaire aux micro-organismes qui dégradent les matières polluantes.

Cette phase de brassage et d’aération doit durer au moins seize heures par jour. Elle est suivie d’une phase de décantation, déclenchée par l’arrêt de la turbine. Après décantation, l’eau de surface peut être renvoyée dans le milieu naturel. Les boues demandent quant à elles à être éliminées périodiquement grâce à une pompe immergée dans la cuve ou en utilisant une classique tonne à lisier.

3 . Rejet dans le milieu naturel

Hormis pour le phosphore, dont la concentration (2 à 3 mg/l), reste inchangée, le SBR apporte un rendement épuratoire compris entre 97 % et 100 % pour les autres éléments : demandes chimique et biochimique en oxygène, matières en suspension, nitrates. Les valeurs obtenues, largement inférieures à celles des normes, autorisent un rejet direct dans le milieu naturel.

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COÛTS

Financement

Fabriqué par « Les Ateliers d’Occitanie » à Narbonne, un SBR avec une cuve de 15 m3 vaut 17 700 euros, tout compris.
L’installation destinée au traitement des effluents consomme chaque jour 25 kW d’électricité, ce qui représente une facture annuelle de 556 euros.
Avec ses 350 producteurs de fromages fermiers, la Haute-Savoie a démarré un programme d’aide à l’installation de SBR.
Un soutien financier de l’Agence de l’eau, des Conseils Général et Régional permet de couvrir 55 % de l’investissement.
Une installation SBR est aussi finançable dans le cadre d’un CTE.

TEMOIGNAGE Pierre et Thierry ROGUET

 

Un système automatisé

Installés en Gaec à Pers-Jussy (Haute-Savoie), Pierre et Thierry Roguet ont monté leur SBR voilà deux ans. L’installation, avec sa cuve de 15 m3, est dimensionnée pour absorber quotidiennement, entre 1 m3 et 2.5 m3 d’eaux blanches en provenance de leur atelier de transformation fermière.
« Ce système automatisé demande peu de travail, indiquent les deux associés.
Nous vérifions une fois par semaine la quantité de boue accumulées dans la cuve et une fois par mois nous plaçons une pompe qui envoie cette boue vers la fosse à purin. Quant à l’eau épurée, elle se déverse dans un petit ruisseau situé en contrebas »

Chez Pierre et Thierry Roguet, Chez Pierre et Thierry Roguet,  environs 250 000 l de lait provenant  d’un troupeau de 46 laitières sont transformés chaque année en reblochon.