Un système de traitement du lactosérum pour les ateliers fromagers

Du SOL à la TABLE – Nov. 2004

Les associés de CAPRIBIO ont investi dans une microstation d’épuration pour le traitement du lactoserum de leur atelier de transformation fromagère, de la salle de traite et les eaux domestiques. La particularité est que l’on traite les eaux blanches et l’intégralité du petit lait.

Située à une trentaine de kilomètres au Nord de Moissac, la fromagerie CAPRIBIO, exploitation de polyculture élevage biologique, transforme la production laitière des 150 chèvres de la ferme.

Pour traiter de l’atelier de transformation fromagère et de la salle de traite, la ferme dispose depuis avril 2004 d’une microstation de traitement biologique.

Le traitement du lactoserum et la décantation se font en même temps dans une cuve unique. Il n’y a pas de bassin tampon. C’est un avantage en termes d’investissement et d’entretien. L’installation SBR est simple car préinstallée. Les travaux de terrassement peuvent être dirigés par l’agriculteur. Seul le raccordement de l’armoire électrique nécessite l’intervention d’un professionnel extérieur.

La microstation a été installée en contrebas de la stabulation. Après passage dans un dégrilleur, les eaux issues de la fromagerie et de la salle de traite, tombent directement dans une cuve en acier enterrée de 60 m3. En contact avec des boues activées, ces eaux sont déchargées de leurs matières organiques et décantent, avant d’être rejetées dans le milieu naturel sous l’action d’une pompe qui se déclenche fin de nuit.

A 6 heures du matin, l’installation est prête pour le redémarrage de l’activité et d’un nouveau cycle de 10 à 18 h suivant le flux entrant.

La station a été dimensionnée pour traiter 3000 litres d’effluents (eaux blanches et lactosérum de la fromagerie et du bloc traite, eaux domestiques). Le fossé ou les eaux épurées sont rejetés n’est plus encrassé comme autrefois. L’odeur a disparu. L’eau claire à l’exutoire, affiche un rendement de 99 % pour les principaux paramètres. Alors que la référence admissible est de 125 mg par litre de DCO, ici on est entre 50 et 80 mg, le représentant des Ateliers d’Occitanie.

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Les contraintes d’entretien sont très limitées. Il s’agit essentiellement de surveillance. Les boues (50 m3 par an environ de produits dépourvus de valeur agronomique), sont soutirées et épandues tous les deux mois environ sur prairies. La soufflante, une turbine centrifuge fonctionne sans maintenance, à l’exception du nettoyage occasionnel du filtre. C’est un système évolutif, souple, et sécurisant même en zone gélive. La température du milieu de cuve est stable à 25 °. Quand il fait – 10°C dehors, elle se maintient à 18 °C. Tous les 15 jours, on mesure la hauteur de boues dans la cave, en pratiquant éventuellement un prélèvement d’effluent destiné à être analysé.

Le système SBR

Le système SBR, commercialisé par les Ateliers d’Occitanie (Narbonne) sous licence exclusive INRA, s’appuie sur le procédé d’épuration biologique « Sequencing Batch Reactor ». L’épuration de la pollution carbonée, celle de l’azote ainsi que la stabilisation des boues est réalisée dans un seul et unique réacteur. Une cinquantaine de sites en France, des coopératives fromagères de Franche-Comté et de Savoie en particulier, en sont équipées.

Ce procédé est adapté à tous les types d’effluents (eaux blanches et vertes, lactosérum). Il convient particulièrement bien aux petits ateliers agro-alimentaires et fromagers, constate les Ateliers d’Occitanie.