Narbonne : des wagons transformés en stations d’épuration

Les Ateliers d’Occitanie misent sur le recyclage de vieilles citernes pour le traitement biologique des effluents. Un nouveau marché pour la société les Ateliers d’Occitanie fondée en 1972.

Comme si deux sous-marins avaient pris place sur deux plateformes de transports routiers. « C’est une journée exceptionnelle » s’enthousiasme Grégoire de Vulliod, le PDG des Ateliers d’Occitanie. L’entreprise narbonnaise a fait le spectacle ce lundi 11 novembre en fin de matinée avec deux énormes citernes qui sont sorties de la rue des Corbières à destination d’une fruitière à Comté du Doubs. Ces citernes, qui ont délaissé les wagons et les rails, ont changé de vocation et illustrent la volonté des Ateliers d’Occitanie de se diversifier et d’innover.

Entreprise de maintenance (80% de l’activité) et de développement de solutions ferroviaires, créée en 1972 par René Aybram, les Ateliers d’Occitanie proposent aussi des solutions environnementales pour les entreprises agricoles. « On espère relancer cette branche de notre activité. L’objectif est d’avoir une vingtaine de commandes pour l’année prochaine. On sent qu’il y a un frémissement. Il y a une nouvelle vague d’agriculteurs qui sont sensibilisés au respect de l’environnement « , explique Thomas Briera, responsable de l’activité environnement au sein de l’entreprise narbonnaise.

Nous avons la confiance du secteur du wagon européen. Mais nous voulons développer d’autres marchés pour ne pas être dépendants

En 1994, les Ateliers d’Occitanie ont passé un partenariat industriel avec l’INRA pour mettre au point un procédé de traitement biologique des effluents à l’intérieur de vieilles citernes. « L’INRA a développé un procédé biologique de traitement des eaux usées vinicoles. Un procédé appelé réacteur à bachée séquentielle » rappelle Thomas Briera. Le système est simple et naturel. Il élimine plus de 99% de la pollution. Le bassin de traitement est rempli avec les eaux à dépolluer puis les micro-organismes dégradent la pollution en utilisant de l’oxygène. Ensuite, c’est la phase de décantation (séparation des micro-organismes et de l’eau dépolluée) avant la vidange qui permet de rejeter dans le milieu naturel les eaux dépolluées et décantées.

Les Ateliers d’Occitanie installent ce procédé dans de veilles citernes, auxquelles ils ont supprimé le châssis, ou dans des structures plus compactes qu’ils réalisent eux-mêmes.

Les perspectives sont plutôt au beau fixe pour les Ateliers d’Occitanie (80 employés) qui envisagent d’embaucher dans les mois à venir. Dans son secteur de base, la maintenance, l’activité est en croissance. « Nous avons la confiance du secteur du wagon européen » confirme le PDG Gregoire de Vulliod. Ce qui n’empêche pas les Ateliers d’occitanie de creuser d’autres pistes, comme le traitement des effluents, « pour ne pas être dépendants d’un seul marché ».

https://www.lindependant.fr/2018/11/12/narbonne-linnovation-au-coeur-des-ateliers-doccitanie,4853939.php
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